Yves Monnier

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BIOGRAPHIE


Né en 1983, Yves Monnier vit et travaille à Grenoble. Il entre à l’École Supérieure d’Art de Grenoble en 2003, et obtient son DNAP en juin 2006. Il réside ensuite à Vilnius et étudie à la Fine Art Academy of Vilnius jusqu’à fin 2006, puis obtient son DNSEP à l’Ecole Supérieure d’Art de Grenoble en 2008.

DÉMARCHE


L’accident documentaire.
Dès que j’ai l’occasion de voyager, je m’interroge sur l’authenticité des paysages que je parcours, sur la distinction entre le pittoresque et ses représentations. «Les paysages sont l’élément le plus visible et le plus omniprésent du patrimoine [...]. Ils forment en effet le cadre quotidien de notre vie; ils réunissent dans un même tableau la nature et la culture.1 » Le paysage est un document, pétri de strates géologiques et idéologiques indémêlables, dont je cherche à percevoir les limites, la portée, la langue.
Dans mon travail de sculpture et d’installation, j’expérimente le potentiel de la matière à faire sens et à transmettre dans la durée. La plupart des objets et les matériaux contemporains ont un pouvoir d’évocation qui dépasse leur simple fonction. Ils ont cette capacité de nourrir l’imaginaire. Mais certains d’entre eux comme le fer, le plastique, le verre, le goudron, l’uranium perdurent dans le paysage au-delà de toute volonté de conservation. Ils résistent à l’oubli par nature et s’imposent à nous comme trace. C’est ce que je nomme l’accident documentaire.
Plus un matériau marque le paysage durablement et plus il tend à devenir un médium “puissant“. Quelle distance existe-t-il alors entre les représentations que nos sociétés entretiennent et le pouvoir d’évocation du paysage qu’elles transmettront ? Par des agencements, je détourne, déplace, transforme, manipule, objets, architectures ou encore matériaux qui font écho à une mémoire collective et intime. Je fabrique des univers où déambuler, des espaces habitables où le corps est à sa place, au centre de la perception du monde. Je conçois mes projets comme des parasites aussi futiles qu’irrépressibles, des interférences dans la transmission de l’histoire.

1 : Michael Dower, Le paysage: mariage de la nature et de la culture, Patrimoine européen,
no 5, 1999.